Grâce aux découvertes récentes des neurosciences (la science et l’étude de l’ensemble du système nerveux allant du cerveau aux organes), il est maintenant certain qu’existent des liens forts entre notre stress, des états émotionnels ou des chocs psychologiques sur l’apparition de douleurs physiques. Les études scientifiques ont confirmé le rôle clé de nos émotions dans notre sensibilité à la douleur. Le point positif c’est que nos émotions n’agissent pas que négativement en révélant la douleur physique mais elles permettent aussi de la moduler à la baisse pour en limiter ses effets.
Les exemples du deuil et du burn-out
Par exemple, lors d’une expérience de deuil, les médecins attestent d’une augmentation des consultations médicales auprès de personnes touchées par des douleurs articulaires et musculaires, un sentiment d’oppression au niveau de la poitrine et des voies respiratoires, une fatigue chronique, une apathie (incapacité d’être ému ou de réagir) ou encore des insomnies… Les scientifiques s’interrogent même aujourd’hui sur le lien entre le deuil et l’apparition d’un cancer. Pour les personnes déjà atteintes de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, leurs pathologies vont avoir tendance à s’accentuer.
Lors d’un burn-out, les symptômes sont relativement semblables avec une fatigue persistante, des maux de dos, des douleurs musculaires, migraines, des problèmes cutanés et des infections plus fréquentes (rhume, grippe, otite, sinusite, etc.).
Les situations de choc émotionnel, d’anxiété, de souffrance psychique feront toutes apparaître des douleurs physiques. Des travaux récents vont même jusqu’à montrer un lien entre le sentiment d’injustice et l’intensité de la douleur.
Pourquoi le psychique révèle le physique ?
Nos pensées négatives participent à abaisser notre tolérance à la douleur. C’est un peu comme si notre cerveau disait à notre corps de ne pas banaliser la situation de stress en faisant apparaître des signes physiques et visibles. Les émotions positives, elles, permettent de réduire le ressenti douloureux.
Répondre par le corps à l’esprit et renverser nos pensées négatives
Si notre corps est révélateur de souffrances psychiques, il va pouvoir agir sur ce psychique pour en réduire les effets. Un des premiers éléments clefs est, lors de périodes de stress profond, d’anxiété ou de choc émotionnel, de se forcer à conserver un rythme de vie sain, notamment en ce qui concerne les repas, le sommeil et la prise raisonnable de médicaments.
Aujourd’hui, les preuves scientifiques s’accumulent pour faire le lien entre une bonne hygiène de vie, une pratique régulière d’activité physique et la réduction des symptômes dépressifs. En 2016, une équipe internationale de chercheurs a analysé 25 études sur ce sujet et montré que l’activité physique, pratiquée de manière modérée à vigoureuse représentait un traitement efficace contre la dépression : on parle de l’activité physique comme intervention non-médicamenteuse au même titre que la pratique de la méditation, du yoga, d’exercices de respiration, etc… Selon une analyse, les taux de guérison pour le traitement des symptômes dépressifs, seraient 67 à 74 % plus élevés en présence d’exercice physique.
L’activité physique sollicite plusieurs mécanismes biologiques et processus psychosociaux simultanément qui agissent comme des effets antidépresseurs. Les chercheurs constatent un meilleur apport d’oxygène au système nerveux central tandis que des modèles neurobiologiques suggèrent une facilitation de la neurogenèse (les processus aboutissant à la formation d’un neurone fonctionnel) dans l’hippocampe, une influence et une maîtrise de la libération de cortisol et de sérotonine (source de stress et d’anxiété) et une facilitation du circuit de la récompense. En résumé… que du bon !
Mettre en oeuvre des exercices réguliers d’endurance et de renforcement musculaire
Contre la dépression, la mise en oeuvre de programmes d’activité physique combinant endurance et renforcement musculaire sont le plus efficace.
- activités d’endurance : la marche rapide, la randonnée, le jogging, le vélo, la natation, l’aviron, le ski de fond, la danse aérobique en salle.
- activités de renforcement musculaire : exercices qui font travailler des groupes musculaires spécifiques, par exemple les abdominaux, les muscles des bras, des jambes et du dos.