Le virus a touché plus de 150 000 personnes en France. Qu’il s’agisse d’une forme bénigne ou d’une forme grave, le Covid-19 peut avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur notre organisme.
Qui sont les personnes atteintes sévèrement du coronavirus ? Quelles séquelles garde-t-on après un passage dans le coma, et surtout, que peut-on mettre en place chez soi pour améliorer sa condition physique ?
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Qui sont les personnes à risque de formes graves ?
Vous êtes à risque de formes graves si vous êtes concernés par une ou plusieurs de ces pathologies : obésité (IMC>30), antécédents cardiovasculaires, diabète insulinodépendant, pathologie chronique respiratoire, insuffisance rénale chronique dialysée, cancer sous traitement, immunodépression congénitale ou acquise, grossesse…
Ce qui va définir la gravité des séquelles, c’est principalement votre âge et si vous avez été mis dans le coma et/ou intubé.
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Quelles séquelles après une intubation ?
Une longue période passée sous intubation entraîne souvent de lourdes complications.
Une des principales séquelles se fait au niveau de la gorge. À partir de 48 heures d’intubation, on note des lésions au niveau des muscles de la déglutition et des cordes vocales, perte de sensibilité, perte de tonus de la langue. Ceci nécessite l’intervention d’un orthophoniste. C’est ce que l’on appelle la dysphonie et la dysphagie.
L’autre complication liée à l’absence totale d’activité physique est la fonte musculaire. En effet, sans aucune sollicitation de vos muscles, ceux-ci perdent en volume et en force. De plus, le fait d’être intubé et ventilé entraîne un hypermétabolisme (dépense énergétique élevée au repos) qui aggrave encore cette situation. Pour aller plus loin, voici un article sur la sarcopénie (fonte musculaire) en réanimation, cliquez ICI.
Cette inactivité entraîne également une altération de l’innervation (ensemble des éléments nerveux dans l’organisme). Pour résumer, lorsque vous êtes alité vous n’avez plus à lutter contre la pesanteur et vous n’envoyez plus de signaux à vos muscles pour se contracter. On note alors ensuite de grandes difficultés à faire les choses du quotidien comme marcher.
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Comment palier cette fonte musculaire ?
Commençons par l’alimentation.
Il faut savoir que la masse musculaire représente environ 40% des protéines corporelles. Elle constitue une réserve dans laquelle l’organisme va pouvoir puiser des protéines pour satisfaire ses fonctions vitales et parfois son énergie s’il en manque !
Afin que votre corps n’ait pas besoin de puiser de l’énergie dans vos muscles, il va falloir s’assurer que vos apports énergétiques soient suffisants ! C’est la première recommandation ! N’hésitez pas à calculer vos besoins théoriques (par ICI) et votre consommation journalière approximative grâce à des applications comme MyfitnessPal. Vous devez ingérer au minimum la même quantité que vous dépensez.
On considère que les muscles perdent du volume après 3 semaines de repos. Afin de récupérer le volume musculaire, il va donc falloir augmenter vos apports en protéines, que ce soit par l’alimentation ou en compléments alimentaires. Les protéines sont les nutriments les plus importants dans le développement de la masse musculaire mais elles interviennent également dans la digestion, dans l’immunité ainsi que dans plusieurs processus nerveux et hormonaux. Pour aller plus loin, cliquez ICI.
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Première activité physique à mettre en place :
Du renforcement musculaire
Comme nous l’avons évoqué plus haut, une période de réanimation, d’alitement prolongé ou d’inactivité physique donnent lieu à une diminution de la masse musculaire. Il va donc falloir mettre en place des exercices visant à augmenter la taille et le nombre de fibres musculaires. Il est pertinent de commencer par rétablir les fonctions motrices indispensables au quotidien à savoir : marcher, monter les escaliers, se lever…
Nous allons cibler des exercices qui sollicitent en priorité les membres inférieurs et notamment les quadriceps, muscle le plus puissant du corps humain.
Il n’est pas nécessaire d’avoir du matériel pour réaliser des petites séances quotidiennes. Vous pouvez réaliser une multitude d’exercices : squats, fentes, montée d’escaliers, balade…
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Ensuite, place aux exercices proprioceptifs !
Il a été montré que le COVID-19 affecterait le système nerveux central notamment à travers des troubles de la vigilance, confusion, perte de repères, agitation, perte d’odorat…
La phase de réanimation engendre souvent une perturbation du système proprioceptif. Qu’est-ce que c’est ? La proprioception est le sens qui nous permet de situer notre corps dans l’espace et de contrôler nos membres sans les regarder directement. Concrètement, les récepteurs de votre corps envoient un signal à votre cerveau, par exemple : « attention, tu es en train de louper une marche ». Votre cerveau va alors envoyer un message à vos muscles pour rétablir votre posture et votre équilibre.
Les exercices proprioceptifs peuvent être réalisés au sol, sur des coussins mous ou sur des plans instables (table à bascule, ballon de Klein, plateforme d’équilibre, plage, trampoline…). Il s’agit d’exercice d’équilibre, de double tâche, de coordination, d’exercice les yeux fermés…
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Enfin, il faudra mettre en place des exercices visant à diminuer les symptômes dépressifs et anxieux.
Cette pandémie, que vous soyez touché ou non par le virus, a généré beaucoup d’angoisse, de stress, de sentiment d’insécurité…
S’ajoute à cela, l’incertitude de « l’après » infection ! Certaines personnes restent positives après la guérison, certaines attraperaient le virus une seconde fois, d’autres gardent des symptômes pendant plus d’un mois. Tout ceci mène à de multiples questionnements et certains développent une forme de syndrome de stress post-traumatique… Pour aller plus loin, cliquez ICI.
Il faut donc miser sur les exercices de respiration, méditation et relaxation. Ils sont à faire le plus régulièrement possible ou au moins lorsque vous en ressentez le besoin. Un exemple de vidéo à suivre ICI.
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N’ayant aucun recul sur ce virus, il est difficile de tirer des conclusions claires sur les séquelles à long terme. Sur les réseaux sociaux, vous pouvez voir défiler les hashtags
#aprèsj20 et #aprèsj60 qui regroupent les témoignages de personnes qui souffrent de symptômes persistants. Ces « ex-malades » cherchent des réponses auxquelles les médecins ne peuvent encore pas répondre.
Une chose est sûre, une bonne hygiène de vie ne pourra que vous aider à aller mieux, que vous ayez été atteints par le Covid-19 ou non.